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vincent coussedière - Page 4

  • «Le populisme, c'est le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis»...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Vincent Coussedière au Figaro Vox et consacré à la question du populisme. Professeur de philosophie et essayiste, Vincent Coussedière vient de publier Le retour du peuple - An I (Cerf, 2016) et est également l'auteur d'Eloge du populisme (Elya, 2012).

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    Vincent Coussedière : «Le populisme, c'est le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis»

    De la montée du FN à la percée de l'AFD en passant par les surprises Trumps et Sanders le jeu politique apparaît totalement bouleversé dans les pays occidentaux. S'agit-il d'une «dérive populiste» ou du «retour du peuple» annoncé dans votre livre?

    Vincent Coussedière: En 2012, à la suite de mon essai Eloge du populisme, je définissais dans un entretien le populisme comme le «retour du refoulé des peuples européens». Il semble qu'on puisse aussi parler d'un retour du refoulé du peuple américain dont le phénomène Trump est le symptôme… Poursuivons la métaphore freudienne, on sait qu'une pulsion, lorsqu'elle est refoulée, n'est pas détruite, elle disparaît de la conscience pour poursuivre son existence sous une forme inconsciente, elle reviendra donc se manifester sous forme de symptôme. Il en va de même avec le peuple dont le populisme est le retour symptomatique: le peuple a été refoulé par les élites de leur vision de la politique. Ce n'est pas d'abord le peuple qui s'est détourné des élites, ce sont les élites qui se sont détournées du peuple, qui ont fait sécession, comme l'a remarquablement compris très tôt Christopher Lasch. Lorsque je parle donc désormais de «retour du peuple», cela ne signifie pas que j'annonce le retour du peuple comme acteur collectif, cela signifie que je tente de comprendre de quel refoulement le peuple a été l'objet, et pourquoi le peuple revient s'exprimer désormais sous la forme du «populisme». Le retour du peuple, c'est aussi son retour comme question politique et philosophique.

    Ces phénomènes sont-ils comparables, en quoi?

    L'utilisation du terme de «populisme» pour qualifier et unifier une offre partisane par delà les contextes nationaux me paraît artificielle et fausse. Elle crée la confusion et évite d'examiner chaque discours en lui accolant l'étiquette disqualifiante de «populisme». Trump n'a pas la même conception de l'économie que Marine le Pen, ni même de l'immigration ou de l'islam. On reproche au «populiste» de s'adresser au peuple, la belle affaire! On ne voit pas à qui d'autre devrait s'adresser un homme politique dans les conditions de la démocratie… On lui reproche de faire œuvre de démagogie, de proposer des solutions irréalistes, de flatter le peuple. Soit. Mais alors il faut faire l'effort de montrer en quoi ces solutions sont irréalistes, ce dont le qualificatif de «populiste» dispense justement. Bref, l'usage du terme permet de faire l'économie d'un débat politique et verrouille la démocratie.

    Si le terme de «populisme» me semble cependant pertinent à conserver, c'est à condition de l'utiliser pour décrire une certaine situation des peuples eux-mêmes. Ce qui est comparable dans les phénomènes dont vous parlez, c'est la situation des peuples et non l'offre politique «populiste» qui ne vient qu'après, et tente de capter cette situation. C'est du côté de la demande des peuples qu'il y a quelque chose de comparable: les peuples veulent continuer à être des peuples, c'est-à-dire qu'ils veulent continuer à conserver une certaine unité de mœurs, une forme «nationale», et une souveraineté, une capacité libre de prendre les décisions qui leur importe. Ceci s'exprime par une inquiétude profonde quant à l'impact de l'immigration sur les mœurs auxquelles on tient, et par une inquiétude toute aussi profonde quant à une souveraineté paralysée par des alliances post-nationales. Bref, l'unité du phénomène vient de la résistance de vieux peuples politiques à leur dissolution dans la mondialisation.

    «La crise de souveraineté et de légitimité de nos gouvernements actuels est tout aussi grave que celle qui souleva De Gaulle contre Vichy», écrivez-vous. N'est-ce pas un peu exagéré?

    Que signifie l'épisode de Vichy, si ce n'est d'avoir été l'expérience d'un gouvernement qui a cherché à se maintenir en conservant les apparences de la république, c'est-à-dire de la souveraineté et de la légitimité? Nous nous trouvons dans la même situation, dans une apparence de république qui a en réalité perdu sa légitimité comme sa souveraineté. La différence ne réside pas dans la situation elle-même, qui approche du point où, comme le dit Marc Bloch: «le sort de la France a cessé de dépendre des Français.». La différence réside dans la rapidité du «blitzkrieg» qui a conduit à la situation de 1940, et dans la lenteur et le caractère souterrain et masqué d'une «guerre» menée par nos élites contre le peuple, et qui a conduit à la situation actuelle. Nos élites «avancent masquées», comme le dit très justement Marcel Gauchet dans son dernier essai, et les Français ont mis beaucoup de temps à comprendre qu'ils étaient menacés de désintégration. Au final le résultat est le même: nous héritons d'une république qui est une coque vide: privée de souveraineté comme de l'unité d'un peuple qui puisse la rendre légitime. Tout est à recommencer. Il ne s'agit pas seulement de refonder une république mais de réinstituer un peuple. Lorsque je développe ce parallèle dans mon livre, ce n'est pas pour en rajouter par rapport à notre dépression collective, c'est au contraire pour montrer que nous nous sommes déjà relevés d'un précédent aussi grave.

    Quelle responsabilité de l'Europe dans cette «étrange défaite»? Le populisme est-il le problème ou la solution?

    La responsabilité de l'Europe n'est que seconde dans cette affaire, puisque c'est en grande partie nous qui avons voulu cette Europe, en tout cas nos dirigeants, qui se sont accrochés à elle comme à une utopie de remplacement de l'utopie socialiste. J'explique en effet dans mon livre que le populisme est à la fois le problème et la solution. Il est le problème parce qu'il ne trouve pas encore d'expression politique et partisane qui soit à la hauteur des enjeux: non seulement refonder la république, mais réinstituer un peuple qui la fasse vivre. Il est la solution parce qu'il témoigne d'un attachement à la nation républicaine, et non d'un retour aux «heures les plus sombres de notre histoire», comme voudraient nous le faire croire les interprètes paresseux, qui sont, comme le disait Marc Bloch à propos des élites de 1940,: «Mal instruits des ressources infinies d'un peuple resté beaucoup plus sain que des leçons empoisonnées ne les avaient inclinés à le croire (…).»

    Selon vous, «il existe en France une majorité conservatrice qui peine à prendre une forme politique tant elle est écartelée entre la droite républicaine et la droite populiste». Qui regroupez-vous au sein de cette majorité éclatée? Est-ce la France du non au Traité constitutionnel européen? Comment réconcilier nation et république?

    Cette phrase n'est pas de moi mais de Mathieu Bock Côté, je la trouve excellente, et je la reprends en élargissant encore la perspective. Car pour moi le populisme n'est ni de droite ni de gauche, en tant qu'attachement à la nation républicaine, il est un phénomène trans-partisan. J'ai défini dans Eloge du populisme le populisme comme «le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis». Mais le conservatisme, contrairement à la doxa régnante sur le sujet, n'est pas forcément de droite. Conservatisme et progressisme sont des catégories qui en elles-mêmes ne veulent rien dire, tout dépend de ce qu'on veut conserver et de ce que vers quoi on veut progresser. Il y a eu une droite révolutionnaire qui ne voulait rien conserver comme une gauche révolutionnaire… Sortons donc de ce clivage droite-gauche idéologique et demandons-nous ce que nous voulons conserver et ce vers quoi nous voulons progresser. Cela permettra peut-être de redéfinir des clivages qui permettent de recouper des options politiques réelles… La caractéristique de la France du non au Traité constitutionnel de 2005 est justement qu'elle dépassait ce clivage droite-gauche. Le populisme est une situation qui va forcer les clivages partisans à se redéfinir autour de la conservation de mœurs qui sont à la fois nationales et républicaines. Nous avons à droite comme à gauche des gens qui ne sont plus attachés à des mœurs nationales, ni à des institutions républicaines, mais à une autre proposition «politique» que j'analyse dans mon livre, et qui est celle du multiculturalisme. Nous avons d'autre part des gens qui ne peuvent concevoir l'horizon de la république en dehors de la nation. Que chacun éclaircisse ses positions et en tire les conséquences… Mon propos dans Le retour du peuple est effectivement de réconcilier nation et république. Nous nous apprêtons à vivre une campagne présidentielle qui va opposer les «nationaux» et les «républicains», cette opposition est idéologique. Dépasser l'idéologie, c'est revenir à la philosophie, pour faire revivre une tradition perdue de la république qui comprenait la «nation» comme son horizon indépassable. C'est cette tradition perdue du nationalisme républicain que je tente de redécouvrir dans mon livre pour en tirer les leçons qui s'imposent.

    Vincent Coussedière, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 18 mars 2016)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (6)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Nouveau numéro de la revue Éléments (mars-avril 2016). Disponible en kiosque on y découvrira un sommaire extrêmement riche.
     
     
    • Bruno Mégret, ancien numéro deux du Front national, puis barbouillé en Brutus amateur de félonie putschiste, sort de sa retraite et publie Le temps du Phénix, récit d'anticipation. Il s'agit d'un projet politique de rupture pour la mandature  2017-2022. Rupture ? Partisan d'une purge libérale, il croit comme tous les politiques à un retour possible de la croissance. Celui qui avait été présenté comme le cheval de Troie de la Nouvelle Droite à l'époque de la création du Mouvement National Républicains ignore visiblement les leçons de son compère polytechnicien Jean-Marc Jancovici pourtant basées sur les lois de la thermodynamique qui nous disent que la sainte croissance ne reviendra plus en raison de la déplétion. Seule la partie de son programme concernant la politique extérieure du pays se montre innovante par sa rupture avec l'Otan et le renversement d'alliance qu'elle propose.
     
     
    • Le sociologue "conservateur" Jean-Pierre Le Goff livre dans Marianne.net un riche entretien en trois épisodes sur ses analyses concernant les racines du nouvel individualisme auto-centré et sentimental. Tout d'abord les racines historiques puis l'avènement du "peuple adolescent" en rupture d'héritage et enfin la faillite du "gauchisme culturel".
     
     
     
     
    • Règlement de comptes à Libé-Corral. Michel Onfray fait l'objet d'un traitement spécial dans un article critique et forcément féroce de Libération au sujet des deux livres qu'il vient de faire paraitre : Penser l'islam (Grasset) et Le miroir aux alouettes, autobiographie politique (Plon). Suit une critique honnête de son livre consacré aux versions polysémiques de l'islam.
     
     
     
    • Quand les contribuables français peuvent défiscaliser leurs dons à l'armée israélienne... Question écrite de Mme Nathalie Goulet au sénat.
     
     
    • Alain Finkielkraut dans l'émission L'Esprit de l'escalier revient sur la journée de la femme et note que, même si Cologne est passé par là, la volonté d'occulter cet événement est à l’œuvre, ce dont il trouve la preuve dans la rhétorique développée par Olivier Roy dans Libération où pour noyer le poisson il rappelait à Kamel Daoud que le machisme et le harcèlement sexuel existe sous toutes les latitudes. Belle démonstration d'un différentiel de civilisation qui date de loin.
    https://www.youtube.com/watch?v=MxQvhrdSGxY#t=367
     
    • Deux chroniques réjouissantes d'Éric Zemmour. Sur Merkel otage du grand Turc tout d'abord puis sur les nouveaux noms des régions qui ne ressemblent à rien.
     
     
     
    • Une véritable étoffe de chef d'État. Jean-Pierre Chevènement au micro de rfi ce 11 mars est très critique sur Schengen et sur le plan négocié entre l'Union européenne et la Turquie à propos des "réfugiés". Il s'en prend à l'irresponsabilité de Mme Merkel qui s'est assise en septembre sur les accords de Dublin et a mis l'Europe devant le fait accompli. Il s'en prend également à la duplicité de Mr Erdogan.
     
     
    • Le résultat des élections dans trois länder d'Allemagne apportent un relatif désaveu à la politique d'ouverture engagée par la chancelière Merkel depuis septembre dernier. En décidant tout à trac qu'il ne fallait plus faire semblant de contrôler les flux migratoires mais tenir grandes ouvertes les portes de l'Europe quitte à imposer ce tournant à ses partenaires elle a suscité un immense appel d'air et rendu possible une véritable révolution pour ce pays. En effet, portant  déjà la culpabilité exorbitante des crimes du nazisme pour l'éternité il se voit imposer avec l'installation à demeure de plusieurs millions de "réfugiés" potentiels  une véritable double peine. Mais 80 ans après les faits le tabou, largement instrumentalisé par les vainqueurs, et qui surplombe toute la vie sociale allemande et la réduit à l'impotence politique pourrait enfin tomber, ouvrant à la puissance allemande de nouvelles perpectives. C'est l'effet d'hétérotélie, non prévu par la chancelière, qui pourrait s'avérer positif pour l'Allemagne, et au delà pour toute l'Europe que semble annoncer le succès de l'AfD. Ci-dessous un article du site suisse Les observateurs, puis un édito sans surprise du quotidien Le Monde, suivi du point de vue de Jean Bonnevey de Métamag qui voit dans les résultats de cette échéance électorale l'ouverture d'un nouveau cycle historique pour l'Allemagne.
     
     
     
     
    • Enfin un point de vue d'Emmanuel Droit selon qui L'AfD vient combler le vide laissé à droite par une CDU soumise à un mouvement sinistrogyre et de plus en plus orientée vers un humanisme invertébré qui fait la part belle au parti de l'Autre, plus un article étonnant qui rend compte des positions non conformes de Peter Sloterdijk qui parle justement d'invasion pour qualifier l'arrivée en masse de ces immigrés. Selon lui "l'auto-destruction n'est pas un devoir moral".
     
     
     
    • L'OJIM nous montre que l'ethno-masochisme allemand peut atteindre des sommets. 
     
    • L'absence cumulative de services et de commerces dans les villages et la disparition du lien social qu'elle entraine favorise le vote Front National. Une étude fine du vote des "oubliés" par Jérome Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies de l'Ifop. Sans forcément détenir des solutions concrètes à ce déclin, le FN serait en position majoritaire dans les régions rurales car il est le seul parti à poser le bon diagnostic d'après l'analyse de cet organisme.
     
     
    • Jean-Yves Le Gallou résume au micro de Charlotte d'Ornellas Le contenu de son dernier essai Immigration : la catastrophe. Que faire ? paru récemment aux Éditions Via Romana.
     
     
    • Bernard Lugan explique le glissement du djihadisme du nord Sahel vers le golfe de Guinée
     
     
    • Aristide Leucate sur un sujet voisin du précédent.
     
     
    • Conférence de Xavier Moreau tenue le 12 février au colloque de l'Institut Russe des Études Stratégiques sur "L'avenir du terrorisme". La thèse est la suivante : l'origine du terrorisme djihadiste est partiellement d'origine occidentale et pour le moins largement instrumentalisé par l'Occident dont il servirait ses intérêts à promouvoir le chaos là où il ne peut établir son hégémonie.
     
     
    • Le prince héritier du royaume d'Arabie saoudite doit ignorer la réplique de Louis Jouvet dans le film Entrée des artiste : "Vous portez la légion d'honneur ! Oui. Parce qu'elle impressionne les imbéciles". La véritable histoire de la décoration remise au prince est ici narrée par Causette.
     
     
    • L'aveu de Jamal Ma'arouf : l'amée syrienne libre est sous la coupe d'Al-Nosra (article du Monde).
     
     
    • Caroline Galacteros : "Syrie, quand le général Castres enterre le mythe des rebelles modérés".
     
     
    • Poutine, calculateur prudent, annonce un retrait partiel de ses troupes en Syrie et conserve ainsi une longueur d'avance sur ses adversaires en matière d'initiative. Analyse d'Hadrien Desuin, suivie des quatre hypothèses du magazine russe Expert et enfin de l'avis de Bruno Guigue du site suisse Arrêt sur info.
     
     
     
     
    • RT en français a recueilli le témoignage de diverses personnalités françaises à propos de l'annonce du retrait partiel des troupes russes de Syrie.
     
     
    • Alexandre Douguine explique pour le site Katehon l'alchimie complexe dont procède le pouvoir de Wladimir Poutine. Ce Sonderweg césariste, spécifique à la Russie, dont le schéma est emprunté à la pensée de Gramsci apparait assez convainquant et rend compte assez exactement des oscillations du président russe.
     
     
    • Philippe Meirieu, figure centrale du "pédagogisme" selon ses adversaires, a accordé un long entretien dans le numéro de mars de la revue Causeur. Le professeur Jean-Paul Brighelli lui répond ici avec sa verve habituelle.
     
     
    • Christian Harbulot fondateur de l'École de guerre économique en conférence pour le Cercle Aristote. L'orateur est très pédagogue, son thème : "La stratégie de l'intox" et la guerre de l'information qui lui permettent de passer en revue toutes les polémiques intellectuelles et culturelles qui ont émaillé les années de guerre froide comme autant de conflits d'influence et de contre-influence narrative. Une réalité devenue massive aujourd'hui et ou les Américains sont passés maitre comme on l'a vu entreautres dans les révolutions colorées.
     
     
    • Conférence de Pascal Gauchon, directeur de l'excellente revue Conflits, sur le thème suivant : "Qui détient la puissance dans le monde actuel ?".
     
     
    • Loin des slogans l'émission Les idées à l'endroit pose la question des communautés et du communautarisme. Animée par Alain de Benoist et Olivier François cette émission de télé libertés recevait le très brillant Michel Maffesoli, Vincent Coussedière et Julien Rochedy.
     
     
    • Le même Vincent Coussedière publie ce mois-ci Le retour du peuple, An I  aux éditions du Cerf
     
     
    • Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire pronostique l'effondrement de l'Union européenne et déclare que le plus grand tort qui fut la sienne a été de discréditer l'idée même de l'Europe.
     
     
    • Sur Radio Courtoisie Paul-Marie Coûteaux recevait le 15/03/2016 dans la seconde partie de son club de la presse Alain de Benoist et Jean-Yves Le Gallou. Le débat portait essentiellement sur le succès de l'AfD, sur les "réfugiés", l'immigration et le chantage turc, le renouveau de la pensée catholique (privatisée) en France, les bobards d'or distribués aux médias de propagande.
     
     
    • Les précieuses ridicules des Inrocks surenchérissent dans un politiquement correct de cornichons que relève fort justement l'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM).
     
     

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  • Communautés et communautarisme...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist et Olivier Francois évoquent la question du communautarisme et des communautés.
    Pour en débattre, ils ont invité sur le plateau :

    - Michel Maffesoli, sociologue, qui a récemment publié L'ordre des choses (CNRS, 2014) ;

    - Vincent Coussedière, professeur de philosophie et essayiste, qui vient de publier Le retour du peuple - An I (Cerf, 2016) ;

    - Julien Rochedy, ancien directeur national du FNJ, a récemment publié L'Union européenne contre l'Europe (Perspectives libres, 2014).

     

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  • Le retour du peuple...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Vincent Coussedière intitulé Le retour du peuple - An I. Agrégé de philosophie et élu local, Vincent Coussedière est l'auteur d'Eloge du populisme (Elya, 2012).

     

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    " Tous en appellent à la France. Certains prétendent sauver la Nation. D’autres la République. D’autres encore, la Démocratie. D’où viennent ces oppositions. Elles paralysent l’action et sont suicidaires. Comment réconcilier ces faux contraires ?
    Convoquant la philosophie, Vincent Coussedière révèle le patriotisme méconnu de Rousseau et de l’esprit des Lumières.
    Relisant notre histoire récente, il montre comment le néo-républicanisme des années 1980 aura été le grand fossoyeur des idées qu’il prétendait défendre. Décryptant aujourd’hui, il éclaire la fin des politiques et le retour des intellectuels républicains, de Régis Debray à Alain Finkielkraut. Et si ces penseurs en rupture de ban étaient avant tout les porte-voix de l’opinion, abandonnée et méprisée par les élites ? Et si le « populisme ambiant » n’était pas le problème, mais la solution de la crise actuelle ? Et s’il était temps, enfin, de réhabiliter le Peuple ? "

     

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  • Le FN, René Girard et la théorie du bouc émissaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Vincent Coussedière, cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'explosion programmée du système... Agrégé de philosophie, Vincent Coussedière a publié Éloge du populisme ( Elya, 2012).

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    Le FN, René Girard et la théorie du bouc émissaire

    Les «élites» françaises, sous l'inspiration et la domination intellectuelle de François Mitterrand, on voulu faire jouer au Front National depuis 30 ans, le rôle, non simplement du diable en politique, mais de l'Apocalypse. Le Front National représentait l'imminence et le danger de la fin des Temps. L'épée de Damoclès que se devait de neutraliser toute politique «républicaine».

    Cet imaginaire de la fin, incarné dans l'anti-frontisme, arrive lui-même à sa fin. Pourquoi? Parce qu'il est devenu impossible de masquer aux français que la fin est désormais derrière nous. La fin est consommée, la France en pleine décomposition, et la république agonisante, d'avoir voulu devenir trop bonne fille de l'Empire multiculturel européen. Or tout le monde comprend bien qu'il n'a nullement été besoin du Front national pour cela. Plus rien ou presque n'est à sauver, et c'est pourquoi le Front national fait de moins en moins peur, même si, pour cette fois encore, la manœuvre du «front républicain», orchestrée par Manuel Valls, a été efficace sur les électeurs socialistes. Les Français ont compris que la fin qu'on faisait incarner au Front national ayant déjà eu lieu, il avait joué, comme rôle dans le dispositif du mensonge généralisé, celui du bouc émissaire, vers lequel on détourne la violence sociale, afin qu'elle ne détruise pas tout sur son passage. Remarquons que le Front national s'était volontiers prêté à ce dispositif aussi longtemps que cela lui profitait, c'est-à-dire jusqu'à aujourd'hui. Le parti anti-système a besoin du système dans un premier temps pour se légitimer.

    Nous approchons du point où la fonction de bouc émissaire, théorisée par René Girard (1) va être entièrement dévoilée et où la violence ne pourra plus se déchaîner vers une victime extérieure. Il faut bien mesurer le danger social d'une telle situation, et la haute probabilité de renversement qu'elle secrète: le moment approche pour ceux qui ont désigné la victime émissaire à la vindicte du peuple, de voir refluer sur eux, avec la vitesse et la violence d'un tsunami politique, la frustration sociale qu'ils avaient cherché à détourner.

    Les élections régionales sont sans doute un des derniers avertissements en ce sens.

    Y-a-t-il une solution pour échapper à une telle issue? Avouons que cette responsabilité est celle des élites en place, ayant entonné depuis 30 ans le même refrain. A supposer cependant que nous voulions les sauver, nous pourrions leur donner le conseil suivant: leur seule possibilité de survivre serait d'anticiper la violence refluant sur elles en faisant le sacrifice de leur innocence. Elles devraient anticiper la colère d'un peuple qui se découvre de plus en plus floué, et admettre qu'elles ont produit le système de la victime émissaire, afin de détourner la violence et la critique à l'égard de leur propre action. Pour cela, elles devraient cesser d'ostraciser le Front national, et accepter pleinement le débat avec lui, en le réintégrant sans réserve dans la vie politique républicaine française. Pour cela, elles devraient admettre de déconstruire la gigantesque hallucination collective produite autour du Front national, hallucination revenant aujourd'hui sous la forme inversée du Sauveur. Ce faisant, elles auraient tort de se priver au passage de souligner la participation du Front national au dispositif, ce dernier s'étant prêté de bonne grâce, sous la houlette du Père, à l'incarnation de la victime émissaire.

    Il faut bien avouer que nos élites du PS comme de Les Républicains ne prennent pas ce chemin, démontrant soit qu'elles n'ont strictement rien compris à ce qui se passe dans ce pays depuis 30 ans, soit qu'elles l'ont au contraire trop bien compris, et ne peuvent plus en assumer le dévoilement, soit qu'elles espèrent encore prospérer ainsi. Il n'est pas sûr non plus que le Front national soit prêt à reconnaître sa participation au dispositif. Il y aurait intérêt pourtant pour pouvoir accéder un jour à la magistrature suprême. Car si un tel aveu pourrait lui faire perdre d'un côté son «aura» anti-système, elle pourrait lui permettre de l'autre, une alliance indispensable pour dépasser au deuxième tour des présidentielles le fameux «plafond de verre». Il semble au contraire après ces régionales que tout changera pour que rien ne change. Deux solutions qui ne modifient en rien le dispositif mais le durcissent au contraire se réaffirment.

    La première solution, empruntée par le PS et désirée par une partie des Républicains, consiste à maintenir coûte que coûte le discours du front républicain en recherchant un dépassement du clivage gauche/droite. Une telle solution consiste à aller plus loin encore dans la désignation de la victime émissaire, et à s'exposer à un retournement encore plus dévastateur. Car le Front national aura un boulevard pour dévoiler qu'il a été la victime émissaire d'une situation catastrophique dont tout montre de manière de plus en plus éclatante qu'il n'y est strictement pour rien. En ce sens, si à court terme, la déclaration de Valls sur le Front national, fauteur de guerre civile, a semblé efficace, elle s'avérera sans doute à plus ou moins long terme, comme le stade ultime de l'utilisation du dispositif de la victime émissaire, avant que celui-ci ne s'écroule sur ses promoteurs mêmes. Car sans même parler des effets dévastateurs que pourrait avoir, a posteriori, un nouvel attentat, sur une telle déclaration, comment ne pas remarquer que les dernières décisions du gouvernement sur la lutte anti-terroriste ont donné rétrospectivement raison à certaines propositions du Front national? On voit mal alors comment on pourrait désormais lui faire porter le chapeau de ce dont il n'est pas responsable, tout en lui ôtant le mérite des solutions qu'il avait proposées, et qu'on n'a pas hésité à lui emprunter!

    La deuxième solution, défendue par une partie de Les Républicains suivant en cela Nicolas Sarkozy, consiste à assumer des préoccupations communes avec le Front national, tout en cherchant à se démarquer un peu par les solutions proposées. Mais comment faire comprendre aux électeurs un tel changement de cap et éviter que ceux-ci ne préfèrent l'original à la copie? Comment les électeurs ne remarqueraient-ils pas que le Front national, lui, n'a pas changé de discours, et surtout, qu'il a précédé tout le monde, et a eu le mérite d'avoir raison avant les autres, puisque ceux-ci viennent maintenant sur son propre terrain? Comment d'autre part concilier une telle proximité avec un discours diabolisant le Front national et cherchant l'alliance au centre?

    Curieuses élites, qui ne comprennent pas que la posture «républicaine», initiée par Mitterrand, menace désormais de revenir comme un boomerang les détruire. Christopher Lasch avait écrit La révolte des élites, pour pointer leur sécession d'avec le peuple, c'est aujourd'hui le suicide de celles-ci qu'il faudrait expliquer, dernière conséquence peut-être de cette sécession.

    Vincent Coussedière (Figaro Vox, 18 décembre 2015)

     

    Note :

    (1) René Girard: La violence et le sacré

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  • Le clivage droite-gauche a-t-il encore un sens ?....

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist et Olivier Francois évoquent la question du clivage droite-gauche et de sa pertinence.
    Pour en débattre, ils ont invité sur le plateau :
    Marco Tarchi, politologue italien, professeur à l’université de Florence et chef de file de la « Nouvelle Droite » transalpine,

    Vincent Coussedière, professeur agrégé de philosophie, auteur d’Éloge du populisme ( Elya, 2012),

    Paul-Marie Couteaux, essayiste, ancien député européen.

    Christophe Geffroy, journaliste, directeur de la revue La Nef.

     

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